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Carnets de Mahé (6)- Didier au service du roi Baudouin

Mon maître est un grand fou. Mais non, il n’a pas mis des croquettes pour chat dans ma gamelle. C’est presque pire! Après la Fortisgate et la démission de Leterme, après son jeu en solo pour offrir une nouvelle aide à KBC, après le début de la commission parlementaire où il risque d’être mis sur le grill, je me disais qu’il allait se tenir à carreau. Se faire tout petit petit.

Vous pensez! C’est pas son genre, l’intrépide chevalier Reynders. Il a carrément tenté de manipuler le vote de l’assemblée des actionnaires de Fortis en essayant de faire voter 125 millions d’actions… sans droit de vote. Vous imaginez les huées à l’assemblée quand ça s’est su. Et les titres assassins dans la presse... néerlandophone (heureusement que je lis aussi les journaux du nord du pays).

Après coup, mon téméraire maître a dit que c’était «une initiative de Fortis Banque. L’Etat n’a rien demandé. » C’est vrai, les 125 millions d’actions appartiennent à Fortis Banque. Mais Fortis Banque appartient à l’Etat. Et à l’Etat, le dossier banques appartient à Didier Reynders.

Dans un sens, je comprends sa témérité. Il a tellement l’habitude de tout décider et de voir les autres s’écraser. Prenez la phrase de l’année: «L’Etat n’a pas vocation à gérer une banque.» Il a suffit qu’il la répète deux ou trois fois à la télé pour que (presque) tout le monde – hommes politiques, économistes, journalistes – l’ânonne quotidiennement, en reprenant l’expression mot pour mot. Je me demande si Reynders n’avait pas vocation à gérer une secte.

D’après ce que j’ai lu (ben oui, je n’ai que ça à faire de mes journées), cette tentative de manipulation du vote devait prouver à BNP-Paribas que le gouvernement a vraiment tout fait pour offrir Fortis à la banque française. On savait déjà que mon Didi était un fidèle serviteur du roi Albert (Frère). Désormais, on a la confirmation qu’il est aussi au service du roi Baudouin (Prot), directeur général de BNP-Paribas, amis et allié de Frère au sein du holding Erbe.

Malgré cela, je promets de ne plus traiter mon Didi de «ministre de la finance». Je ne veux pas l’avoir toute la journée dans les pattes à cause d’une dépression. C’est qu’il m’inquiète. Vous savez ce qu’il a déclaré à La Libre Belgique? «On dit que je suis le ministre des banquiers. Je ne veux pas me comparer à Olivier Besancenot, mais je répète qu’on n’a pas fait tout cela pour les banques...» Oooouuuh… Il va vraiment mal. Je le connais: comme il est là, il risque de lancer la campagne électorale avec l’effigie du Che dans le logo du MR.

Carnets retranscrits par Marco Van Hees

17.02.2009. 22:07

 

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