Accueil · Chienne de Reynders · Carnets de Mahé, chienne de Didier Reynders (12) - Le toutou de mon maître, c’est pas moi Carnets de Mahé, chienne de Didier Reynders (12) - Le toutou de mon maître, c’est pas moiVous pensez peut-être que je suis le toutou du ministre des
Finances. Pas du tout. Son animal de compagnie, peut-être. Mais son toutou,
c’est plutôt Bernard Clerfayt, le secrétaire d’Etat à… on ne sait trop
quoi. Le Soir écrit simplement qu’il est « secrétaire d’Etat adjoint au
ministre des Finances ». Secrétaire d’Etat Toutou, quoi…
Vous vous souvenez peut-être, quand il a été nommé :
tout le monde se demandait déjà quelles étaient ses fonctions. Ben oui, vous
aviez mon maître comme ministre des Finances et le CD&V Carl Devlies comme
secrétaire d'Etat à la lutte contre la fraude. Coincé entre ces deux-là, pas
facile de comprendre les attributions de Clerfayt. A part, bien sûr, comme «
secrétaire d’Etat au Parachutage du FDF qui devait obtenir une place au
gouvernement peu importe pour faire quoi ».
Dans la pratique, le secrétaire d’Etat Toutou s’occupe
de ce que mon maître déteste faire. Lutter contre la fraude fiscale, par
exemple. Et là, je dois dire que Monsieur Toutou s’est surpassé. Alors
qu’une commission parlementaire sur la grande fraude vient de remettre ses
conclusions, il a créé un groupe de sages pour analyser certaines des
recommandations prises par la commission. Ces sages sont quatre avocats
fiscalistes. Parmi eux, Thierry Afschrift.
Pour vous situer, c’est un peu comme si on nommait Marc
Dutroux président de Child Focus. Difficile, de ce côté de la galaxie, de
trouver plus acharné contre le fisc que maître Afschrift (le mien mis à
part). Son cabinet d’avocats demande jusqu’à 600 euros de l’heure
d’honoraires pour défendre de gros poissons qui veulent rouler le fisc dans
la farine.
C’est bien simple : deux des plus grosses affaires de
fraude étudiées par la commission parlementaire étaient les sociétés de
liquidités et les montages QFIE (quotité forfaitaire d’impôt étranger). Et
qui était la figure de proue pour défendre ces fraudeurs ? Mais oui :
Afschrift. Dans une des affaires QFIE (qui sont des fraudes organisées par les
banques pour leurs riches clients), il conseillait le Crédit Lyonnais et
Paribas. Oui, oui, Paribas comme dans « BNP-Paribas », les grands copains de
mon Didi.
Attention, les trois autres « sages », Jacques Malherbe,
Hubert Dubois et Axel Haelterman sont également intervenus dans des affaires
QFIE. Non, non, pas du côté du fisc… Le troisième avait même rédigé une
étude juridique qui servait à la banque Anhyp pour convaincre ses clients de
se lancer dans la fraude.
Je me demande si après ça, mon Didi ne va pas me laisser
à la niche et, le soir au coin du feu, caresser tendrement la grise tignasse de
Monsieur Toutou…
Carnets retranscrits par Marco Van Hees
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