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Carnets de Mahé, chienne de Didier Reynders (13) - Au feu, les banquiers, la maison qui brûûûlll

Il n’a pas l’air comme ça, avec ce sourire jovial qui respire la sincérité, mais mon maître peut être très sévère. L’autre jour, nous étions à notre maison de campagne de Burdinne (enfin, la sienne) et je jouais avec ma baballe dans le jardin. À un moment, me lançant pour l’attraper, j’ai fait tomber le barbecue. Bardaf…

Non seulement toutes les brochettes étaient pour la poubelle, mais en plus, il y a eu un début d’incendie dans la grange. Il y en a pour 3 000 euros de frais. Heureusement, ce sont les assurances Fortis qui vont payer. Mais je suis tout de même privée de baballe pour six mois! Sévère, non?

Moi, je veux bien accepter une punition, mais il faut qu’elle soit juste. Et je ne vois pas pourquoi mon maître me punit si sévèrement, alors qu’il est si indulgent pour les banquiers. Alors qu’ils font des bêtises bien plus coûteuses que la mienne.

Prenez Fortis, justement. En 1993, le gouvernement refile à Lippens la CGER qui tournait parfaitement depuis 1865 sans la moindre intervention de l’Etat. Et lui, en quinze ans, il plonge la banque dans le précipice et va pleurer dans les jupes de mon maître. Si j’étais ministre des Finances, j’aurais dit: confisqué le joujou, l’Etat va reprendre Fortis en main.

Mais non… Mon Didi dit que ça coûterait plus cher que de céder Fortis à BNP-Paribas. Sérieux? C’est possible de faire encore plus cher pour le contribuable?

Sans compter qu’à côté de l’argent mis par l’Etat, il y a l’argent qu’il devra peut-être mettre plus tard. Ben oui: mon Didi cède Fortis à BNP-Paribas pour deux fois rien et en plus c’est lui (enfin, les contribuables) qui donne des garanties sur les crédits structurés de Fortis. Un peu comme si moi, je recevais ma baballe et les brochettes tombées à terre.

Idem pour KBC. On la présentait comme la banque belge résistant le mieux à la crise financière. Et elle a droit pour la troisième fois à une aide publique. C’est d’autant plus étrangeque la direction de KBC avait annoncé avoir déjà mis à zéro son portefeuille de produits structurés toxiques et qu’elle fait aujourd’hui appel à l’Etat pour des pertes liées à… des produits structurés toxiques.

Vous voyez le topo? L’Etat donne des garanties aux banques. Si les choses se passent bien, les banquiers encaissent. Si les choses se passent mal, la population casque. Mais moi, par contre, six mois sans baballe!

Carnets retranscrits par Marco Van Hees

05.06.2009. 16:40

 

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