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InBev brasse les plus grosses fortunes de Belgique

Les trois principales familles belges actionnaires d'InBev détiennent une fortune de 7,36 milliards d'euros. Record national.

Employant 77.000 personnes dans 32 pays pour écouler annuellement 20 milliards de litres de bière, InBev est le premier groupe brassicole du monde. Il résulte de la fusion, en 2004, du brésilien AmBev et du belge Interbrew. Ce dernier est lui-même issu du regroupement en 1987 des brasseries Artois (Louvain) et Piedeboeuf-Jupiler (Liège).

Le monde patronal n'hésite jamais à attiser les tensions nationalespour diviser les travailleurs. Mais les patrons eux-mêmes ne connaissent pas de frontière. Belges ou brésiliens, wallons ou flamands, ils chantent en coeur l'Internationale du profit.

Les principaux actionnaires belges d'Inbev appartiennent à trois familles: de Spoelberch, de Mevius et Van Damme. Travailler, c'est trop dur: ils n'occupent aucune fonction opérationnelle dans le groupe. Mais pour veiller à leurs intérêts, trois d'entre eux siégent au conseil d'administration, qui prend les décisions stratégiques: le vicomte Philippe de Spoelberch, le comte Arnould de Prêt Roose de Calesberg (petit-fils d'une de Spoelberch) et Alexandre Van Damme.

Les trois familles détiennent 321 millions d'actions Inbev via la société Stichting Interbrew, dont le siège est aux Pays-Bas. Ces actions représentent une fortune de 7,36 milliards d'euros. Le plus gros patrimoine belge. C'est pratiquement le montant annuel que la sécu verse à l'ensemble des chômeurs et prépensionnés de Belgique (7,74 milliards).

Justement, pour accumuler toujours plus de profits, ces capitalistes n'hésitent pas à fermer des brasseries et à réduire l'emploi. Ce qui fait de nouveaux chômeurs et vide un peu plus les caisses de la sécu. Ce qui n'empêche pas Inbev Belgium de recevoir des réductions de charges sociales pour la quasi-totalité de son personnel. Les de Spoelberch et compagnie grignotent donc les fonds de la sécu par les deux bouts: côté recettes et côté dépenses.

Voilà pourquoi le PTB défend l'instauration d'un impôt sur les grosses fortunes comme moyen de refinancer la sécurité sociale.

Dehaene sert si bien (les patrons de) la bière

Jean-Luc Dehaene (CD&V) a été Premier ministre de 1992 à 1999. Pendant huit ans, il était le number one, le numero uno, tenant la barre d'un immense paquebot de dix millions de passagers. Réputé seul maître à bord après dieu, il nous a affirmé que pour affronter les tempêtes économiques, nous devions accepter des conditions de voyages particulièrement pénibles: modération salariale, réduction des dépenses publiques, etc.

Quand Verhofstadt lui reprend sa casquette de capitaine, que fait Dehaene? On l'imagine à un poste honorifique ou à une haute fonction internationale. Non, il est nommé au conseil d'administration de firmes privées: Interbrew (devenu Inbev), Lernout & Hauspie, Domo, Umicore, Telindus, Corona-Lotus... En clair, il quitte la cabine des officiers pour venir au bar, où il devient serveur. Attention, le bar de luxe. Ce qui fait que Dehaene touche un salaire particulièrement attrayant et qu'il ne sert que les grands patrons. Mais n'est-ce pas déjà ce qu'il faisait comme Premier ministre?

Marco Van Hees

Publié dans Solidaire le 21-12-2005

17.07.2008. 22:26

 

Commentaires

Alexandre Van Damme 19.09.2009. 17:18

etre mon correspondant

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