Accueil · Fortunes · Lippens · Les rapaces quittent le Zwin Les rapaces quittent le ZwinLa riche famille Lippens a conclu un
accord avec la Communauté flamande: celle-ci va lui racheter la réserve
naturelle du Zwin.
Qu'ils ferment seulement leur bec, ces
oiseaux de mauvais augure qui caquettent que les capitalistes sont des partisans
aveugles des privatisations. Car la famille Lippens, 17e famille la plus riche
de Belgique, vient de faire l'inverse: elle a décidé de céder à
l'Etat(Communauté flamande et province) la réserve du Zwin et son parc
ornithologique. Ceux-ci appartiennent à la Compagnie du Zoute, société
immobilière fondée par les Lippens en 1908.
Enfin, quand on dit «céder» à l'Etat,
on veut dire «vendre». Motif? «Ce passage du privé au public permettra de réaliser
plus facilement les modifications et travaux nécessaires dans la réserve»,
explique Léopold Lippens, qui est aussi bourgmestre de Knokke, où se situe le
Zwin. Selon lui, ces «travaux importants et coûteux ne peuvent être décidés
et effectués que par la Communauté flamande.»
Pour financer ces travaux, l'Etat ne pourra
pas compter sur prenons au hasard les bénéfices de la banque publique
CGER. En effet, celle-ci a été cédée en 1993 à la Fortis d'un certain
Maurice Lippens. Cette privatisation a rapporté gros aux Lippens, qui détiennent
aujourd'hui une fortune de 457 millions d'euros.
Vous l'avez compris, les Lippens sont des
gens à principes: ce qui coûte cher est pour l'Etat, ce qui rapporte gros va
au privé. Les pigeons contribuables déboursent, les oiseaux de proie rentable
encaissent. C'est peut être pour cela que Maurice Lippens a été choisi par
ses pairs pour rédiger un code de déontologie (corporate governance) à
l'attention des chefs d'entreprise.
Notons que dans les années à venir, la réserve
devrait être agrandie et que les promoteurs ne pourront donc plus rien bâtir
de ce côté. Mais avant de revendre le Zwin, la Compagnie du Zoute a pris le
soin de lancer ses projets somptueux de construction de nouveaux appartements au
bout de la digue de Knokke. Les der
des der. On n'ose imaginer les prix de vente.
Marco Van Hees
Publié dans Solidaire le 21-09-2005
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