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Infatigable pourfendeur des injustices fiscales et défenseur
farouche des services publics, le fonctionnaire, syndicaliste et essayiste Marco
Van Hees est tête de liste PTB-go! à la Chambre pour le Hainaut. Portrait.
« Trublion des finances » (Trends-Tendances), « tombeur
d’Arnault » (Le Soir), « cochon truffier » des cadeaux fiscaux (La Dernière
Heure), « David contre Goliath Reynders » (Le Vif-L’Express), « Robin Hood
van de Borinage » (De Standaard)... Les qualificatifs utilisés pour désigner
Marco Van Hees ne manquent pas. Et même ses ennemis politiques s’y sont mis.
Ainsi, sur un plateau dominical de « Mise au point », la
ministre Sabine Laruelle (MR) lui reproche ses « bouquins poujadistes ». Et
lorsque la Une du Soir affiche le « Top 50 des ristournes fiscales aux grandes
sociétés » que le militant réalise pour le service d’études du PTB,
Didier Reynders, alors ministre des Finances, répond à la journaliste française
qui l’interroge à l’issue d’un Conseil Ecofin : « Je vous confirme
qu’il s’agit d’une étude non pas d’un institut scientifique, mais
d’une formation politique, en l’occurrence une formation légèrement
d’extrême gauche. »
Mais ce genre d’argument de non-autorité ne fonctionne
que chez ceux qui veulent y croire car c’est l’une des grandes forces de
Marco Van Hees : même si ses études, articles ou livres sont souvent teintés
d’un humour féroce, aucun n’a jamais été remis en question pour des
chiffres ou des faits qui se seraient avérés inexacts.
Une chose est sûre, il donne des boutons aux figures du
MR, le député louviérois Olivier Destrebecq allant jusqu’à suggérer, dans
un tweet, qu’il soit frappé d’interdit professionnel : « Van Hees en
pleine contradiction et décalage avec l’administration pour laquelle il
travaille ! A quand sa démission ? »
Il est vrai que par rapport à l’image d’Épinal du
fonctionnaire docile, cet agent du SPF Finances (il y est entré en 1991) dénote
quelque peu. Ce n’est pas tous les jours qu’un commis de l’état publie un
ouvrage – Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches
(Aden, 2007, Prix Gros Sel) – visant directement son ministre, et non pour en
faire les louanges. S’il use de son droit d’expression constitutionnel, ce
n’est pas par animosité personnelle envers le néo-Ucclois, mais pour défendre
le service public et la justice fiscale, deux piliers sociaux essentiels que,
selon lui, la politique gouvernementale détricote année après année.
Ses études sur les grandes fortunes, les dérives des
banques ou la fiscalité s’inscrivent dans une critique fondamentale d’une
idéologie libérale dont le champ de contamination dépasse largement le seul
MR. Cela vaut à Marco Van Hees d’être fréquemment consulté ou invité dans
le monde associatif et syndical. Et parmi les 150 formations et conférences
qu’il donne ces dernières années dans le monde associatif et syndical,
certaines invitations proviennent d’associations de la mouvance socialiste,
faisant fi de son étiquette PTB.
Elio Di Rupo, lui-même, invite Marco Van Hees à prendre
un petit déjeuner à son domicile montois. Celui qui préside alors le PS juge
« édifiant » son ouvrage sur la politique fiscale du ministre Reynders,
notamment le volet sur les intérêts notionnels. Ce qui n’empêchera pas Di
Rupo, quelques années plus tard, d’organiser un autre petit-déjeuner, à
Davos, où il vantera les mêmes intérêts notionnels auprès d’un panel
d’hommes d’affaires.
Marco Van Hees,
au contraire, dénonce inlassablement ces « armes de détaxation massive » qui
font de la Belgique un véritable paradis fiscal. Et ses études viennent à
point aux syndicalistes qui luttent contre des licenciements collectifs et
peuvent montrer les largesses fiscales que les employeurs obtiennent... au nom
de l’emploi.
C’est que le spécialiste fiscalité du PTB croit en la
force de l’exemple. Il ne se contente donc pas de consacrer des livres entiers
à démonter l’aberration économique et sociale des cadeaux fiscaux. Il dévoile
aussi des chiffres improbables, comme les fameux 496 € d’impôts payés par
ArcelorMittal sur 1,5 milliard de bénéfices.
Quand il n’organise pas un « Rallye des millionnaires »
traversant le Hainaut à la recherche de ses plus grandes fortunes, en guise de
promotion de la « Taxe des millionnaires » (un impôt annuel sur les grands
patrimoines), dont il a participé à la conception au sein du service d’études
du PTB, le délégué syndical du SPF Finances mobilise aussi ses collègues. En
lutte contre le détricotage des services publics, jusque devant le siège de la
Compagnie national à portefeuille (CNP) d’Albert Frère, à Gerpinnes, avec
un billet géant de 152 euros : le montant payé par les holdings du financier
sur 3,3 milliards de bénéfices. « Comment le gouvernement peut-il affirmer
lutter contre la fraude fiscale, dénonce-t-il, alors qu’il a supprimé dix
mille emplois au ministère des Finances depuis le début des années 1990 ? »
Et comment concevoir, pour reprendre un autre de ses célèbres exemples, que la
femme de ménage d’Albert Frère paye plus d’impôts que les holdings du
Gerpinnois ?
Lorsqu’on apprend que le milliardaire français Bernard
Arnault (par ailleurs partenaire financier de Frère) demande la nationalité
belge, le « cochon truffier » creuse et tombe sur du lourd. D’une part, il dévoile
que les sociétés financières du groupe Arnault se sont implantées à
Bruxelles pour profiter à fond du système des intérêts notionnels. D’autre
part, il découvre que le grand patron du luxe français a constitué en
Belgique une fondation privée pour organiser sa succession. L’affaire prend
de telles proportions qu’Arnault retire finalement sa demande de
naturalisation.
A une tout autre échelle, celle du Hainaut, Marco Van Hees
révèlera aussi les pratiques douteuses de l’ancien directeur général de
l’intercommunale Idea Jean-François Escarmelle qui, avec la complicité du
ministre Jean-Claude Marcourt, se fait remplacer par sa SPRL privée au conseil
d’administration du holding public Socofe. Elio Di Rupo sera contraint de
sommer ce proche de mettre fin à une pratique dont le but était manifestement
fiscal.
Aujourd’hui, dans ce même Hainaut, Marco Van Hees tire
la liste PTB-go! pour la Chambre. Citoyen de Morlanwelz, entre La Louvière et
Charleroi, ayant également habité et travaillé à Mons, cela fait de
nombreuses années qu’il prend le pouls économique et social de cette
province. Il y affrontera deux dignes représentants de la politique
gouvernementale d’austérité. Dans la version libérale : le ministre du
Budget, Olivier Chastel. Dans sa version « moindre mal » (« sans nous, ce
serait pire ») : le Premier ministre, Elio Di Rupo.
Le candidat PTB aura à cœur de défendre une véritable
alternative à cette austérité qui, souligne-t-il, « est aussi criminelle
socialement qu’elle est contre-productive économiquement. » Car si le
Hainaut est une région sinistrée, elle est aussi une terre de résistance.
L’appel de la FGTB de Charleroi en faveur d’une véritable alternative de
gauche, dans un contexte où des partis comme le PS ou Ecolo ont cessé de représenter
un relais politique pour le syndicalisme de combat, crée une situation
exceptionnelle.
Il doit y avoir une place au Parlement pour des élus qui défendent
un projet de société sans se laisser rabaisser par les diktats budgétaires du
monde patronal ou de l’Union européenne. Marco Van Hees mène une liste
PTB-go! composée d’hommes et de femmes menant chacun, sur leur terrain, des
combats essentiels pour un monde plus juste. Des personnes comme la Dr Sofie
Merckx qui défend – et pratique – l’accès de tous aux soins de santé.
Ou comme Christian Viroux, l’ancien secrétaire régional de la Centrale générale
FGTB, dont on connaît l’engagement pour la défense de l’emploi.
Il est clair que si, le 25 mai 2014, cette liste conquiert
une place au Parlement, cela créera un vrai bouleversement à la Chambre. On
pourra réellement parler de « représentants du peuple ».
Service de presse PTB (26/2/2014)
05.03.2014. 10:10 |