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Baby Sarkozy, ou les copier-coller de Didier Reynders

Exclusif: Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ont eu un bébé. Un gros bébé joufflu et grincheux. Et qui parle! Mais seulement à l’oreille des riches…

Certains se souviennent peut-être cette époque lointaine où Guy Verhofstadt était surnommé «Baby Thatcher», tant la virulence ultralibérale du Gantois rappelait celle de l’ex-Première ministre britannique. Aujourd’hui, s’il est un mimétisme politique qui crève les écrans médiatiques, c’est bien celui de l’indéboulonnable ministre belge des Finances envers le président français. Ajoutez son air de bébé joufflu et toutes les conditions semblent réunies pour donner du «Baby Sarkozy» à Didier Reynders.

Rappelez-vous quand le président français a inventé le «bouclier fiscal» pour permettre aux plus riches d’échapper partiellement à l’impôt de solidarité sur la fortune. Il a fallu que Baby Sarkozy reprenne l’idée de créer un bouclier fiscal en Belgique. Faut dire, il l’a abandonnée très vite. Peut-être après avoir découvert qu’il n’y a pas d’impôt sur la fortune au Reyndersistan…

Rappelez-vous cette passion du petit Nicolas pour les montres de luxe. Il en possède une impressionnante collection (Rolex, Breguet, Breitling, Cartier, Péquignet) et a fait presque toute sa campagne électorale en laissant flotter négligemment à son poignet tantôt une Navitimer Breitling, tantôt une Daytona Rolex.On a beaucoup spéculé sur les raisons ayant poussé Baby Sarkozy à faire une publicité (gratuite) pour sa montre de luxe Philip Stein. Limpide. C’est tout simplement ce besoin irrépressible d’imiter son idole.

Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, lorsque le grand ami des patrons des médias français lance l’idée de supprimer la publicité sur les chaînes de télévision publique. Les journalistes de France télévision, sentant une forte odeur de privatisation, protestent. Baby Sarkozy, lui, trouve l’idée tellement géniale qu’il propose la même chose pour la RTBF. Imaginez que celle-ci soit privatisée et absorbée par sa MRTL. Le bonheur…

Aujourd’hui, l’apprenti Napoléon pointe les événements au Tibet pour menacer la Chine de boycotter les Jeux olympiques. Il n’a pas fallu 24 heures à Baby Sarkozy pour entonner ce canon à deux voix. Soit il ignore que les Affaires étrangères ne sont pas dans les attributions du ministre des Finances, soit il ne s’est pas encore rendu compte que le poste de Premier ministre ne lui avait pas été accordé.

Dans un article intitulé «Nicolas Sarkozy ne tarit pas de louanges à l’égard de Didier Reynders», on apprend que les deux hommes se connaissent et s’apprécient depuis longtemps. Ce texte non signé est publié sur le site www.didier-reynders.be.

Ce qu’il omet de mentionner, c’est leur grand amour commun. Non, pas les femmes (sur ce terrain, la Bernadette de Reynders le rangerait plutôt parmi les chiraquiens), les grands patrons. Ces capitaines d’industrie et magnats de la finance qu’ils fréquentent aussi assidûment qu’ils servent. Prenez Albert Frère, dont les intérêts (Total, Suez…) sont concentrés majoritairement en France et Belgique. Il est aussi proche de Baby Sarkozy que de son modèle. L’hebdomadaire Marianne rapporte ainsi qu’alors que Sarkozy et Frère passaient une soirée ensemble, ce dernier a composé le numéro de Reynders pour lui soumettre une question qui était surgie dans la conversation.

C’est au point que l’autre pseudonyme de Baby Sarkozy, «l’homme qui parle à l’oreille des riches», est désormais utilisé pour désigner aussi le président français. Tapez ces mots sur Google pour vérifier. Ben quoi, y’a pas de raison que le mimétisme soit à sens unique.

Marco Van Hees
Publié dans Solidaire le 27 mars 2008

10.09.2008. 00:10

 

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